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Savoir faire preuve de souplesse face à certains cas

Il est à préciser qu’il s’agit d’un collège REP+ dans lequel les élèves subissent des évènements et des conditions de vie qui peuvent fortement influencer leur état moral mais aussi physique (fatigue intense notamment), rendant leur investissement et leur suivi en cours irréguliers. A plusieurs reprises je remarquais certains élèves qui n’arrivaient pas à se concentrer, à suivre le cours, tandis que d’autres refusaient de travailler, de faire les exercices demandés. Certains changements survenaient d'une semaine à l'autre chez certains élèves. Après discussion avec Mme Sbraggia au sujet de certains élèves dans ce cas, elle confirmait mes doutes quant aux situations extrêmement difficiles qu’étaient en train de vivre ces élèves. Ainsi, je comprenais que ces moments de rebrassage en début de cours avaient un enjeu plus grand que la « simple » acquisition des savoirs. Concernant ces élèves-là, je réalise à quel point les établissements REP+ ont une dimension plus grande que les autres établissements dans la mesure où les volets psychologiques, sociaux voire sécuritaires sont bien plus présents qu’ailleurs. Lors d’échanges avec Mme Sbraggia, elle me confiait que l’absentéisme était un véritable fléau dans le collège. Lors d’un cours durant le TD délocalisé avec un professeur de français, seuls 8 élèves étaient présents sur 15 à 20 élèves. Le professeur confirmait que c’était très fréquent. Mme Sbraggia elle me disait que pour beaucoup d'élèves, le simple fait de venir à l'école est un grand effort dans la mesure où ils ne sont pas soutenus par leur famille dans leur scolarité, n'ont pas des conditions d'apprentissage (devoirs, révisions, ...) optimales au domicile (partage de chambres, s'occuper des frères et soeurs, ...). Ainsi, je comprenais que mme Sbraggia laissait parfois ces élèves être moins investis lorsqu'ils traversaient une période très difficile. Ceci étant et sans sous-entendre que ce n'était pas le cas lorsque je n'étais pas présent, je pense qu'il est possible d'investir les élèves dans le cours simplement en faisant les exercices demandés par exemple, dans la mesure ou ceci peut constituer une bulle qui les ferait sortir de leur quotidien au domicile. Les laisser dans leur marasme, c'est aussi laisser leur marasme prendre le dessus sur eux. Ceci s'accompagnerait de temps d'échanges visant à aider à trouver des solutions adaptées à l'élève si besoin. Une certaine souplesse vis-à-vis de ce qu'attend le professeur de ces élèves sera alors de mise afin de ne pas créer de rupture entre l'élève et le professeur, -voire l'école par extension- du fait d'une surcharge de pression, de travail sans considération de la situation de l'élève, tout en en exigeant assez de l'élève pour le stimuler.