Ma prise en main
Madame Sbraggia a toujours eu pour habitude de nous intégrer à ses cours en nous faisant participer le plus souvent possible. Ceci étant, il s’agissait à chaque fois d’interventions ponctuelles consistant à effectuer la correction d’activités par exemple. Lors de la journée du 14 mars, j’ai mené deux séances de suite, avec des classes de 5èmes. Ceci était la propostion de Mme Sbraggia que de me faire mener deux séances l’une après l’autre afin que je sois ensuite en capacité de comparer celles-ci et de prendre du recul sur ma pratique voire ma progression d’une séance à l’autre. Lors de la première séance, j’ai pris soin de présenter aux élèves très brièvement ce que nous allions faire de manière à être transparent avec eux et qu’ils sachent de quoi il allait être question durant cette heure, et puissent donc aussi s’y préparer consciemment ou inconsciemment. Afin de capter leur attention, j’avais choisi des images mettant en scène des personnages qu’ils connaissaient (artiste, footballeur, etc.) aussi afin de susciter une réaction de leur part lorsqu’ils les verraient dans le diaporama, et ainsi favoriser leur participation orale. Nous commencions alors le cours et tout se déroulait correctement, les élèves participaient et le cours se construisait. Lorsque j’ai proposé aux élèves de s’interroger mutuellement comme décrit dans le déroulé de séance, j’ai pu observer que ça ne se déroulait pas comme je l’avais prévu : je souhaitais que ceci suscite davantage leur intérêt et les intègre plus encore, mais j’ai pu voir une certaine gêne des élèves lorsqu’ils devaient être interrogés par un de leur camarade. J’ai pensé qu’il s’agissait de la manière dont j’ai amené ça, utilisant un ton peut-être trop formel, pas assez enjoué pour qu’ils voient ça comme une activité dans l’activité, quelque chose de ludique. Je réalise donc l’importance du ton de voix que doit utiliser un professeur, ton qui n’a donc rien d’anodin et qui doit être maîtrisé en fonction des situations. Pour la seconde heure, j’ai choisi, plutôt que de leur présenter ceci de manière assez formelle, par exemple « vous pouvez vous interroger les uns les autres », d’intégrer ça assez discrètement, informellement, et d’inciter les élèves à interroger leurs camarades sans clairement leur dire de le faire. Le résultat était meilleur, cette impression de gêne était bien moins présente et les élèves étaient d’avantage investis. J’ai aussi choisi de ne pas leur présenter ça à nouveau de manière assez formelle parce que j’ai considéré qu’adopter un autre ton, une autre manière de présenter ça méritait réflexion. J’ai donc pris le parti de la non-présentation. À la fin de la première heure, j’allais voir Mme Sbraggia afin qu’elle puisse me dire ce qui était à corriger : elle me conseillait de faire la totalité du cours en anglais quand je passais par le français pour expliquer ou reformuler certaines propositions des élèves afin de favoriser leur compréhension. Je pensais qu’ils ne seraient pas capables de tout comprendre, mais Mme Sbraggia me rassurait sur leur niveau, notamment le niveau de la classe qui allait suivre. Aussi, elle me conseillait d’en dire le moins possible aux élèves mais de les laisser au maximum faire eux-mêmes les propositions de phrases en be+ing, voire qu’ils se corrigent eux-mêmes, sous ma supervision. Je commençais donc le deuxième cours en expliquant en anglais ce que les élèves devaient faire, en leur donnant des pistes si nécessaire, mais aussi en leur proposant eux-mêmes de se corriger, vraiment ne passer par le français que rarement, si ce n’est jamais. Concernant la Pratique Raisonnée de la Langue, j’avais aussi moi-même proposé une trace écrite aux élèves en première heure, et je les ai laissés la composer lors du deuxième cours. J’ai été surpris de voir à quel point ils sont capables de créer le cours et, au-delà de cela, j’ai réalisé combien il était important de permettre aux élèves d’exprimer leurs propositions, leurs suggestions pour les intégrer au cours. Aussi, je comprenais alors que c’est en leur permettant le plus possible de faire des propositions que j’avais l’occasion de les féliciter lorsque c’était juste et de les encourager lorsque ça ne l’était pas, de même que permettre aux élèves de se corriger entre eux, donc d’être plus impliqués, se sentir utiles au cours et que l’échange ne soit pas seulement entre le professeur et le groupe élève, mais qu’une sorte de fluidité de l’interaction entre les élèves et avec le professeur. Leur faire composer le cours, la trace écrite est le meilleur moyen de leur montrer qu’ils sont eux-mêmes acteurs et auteurs de leur réussite scolaire. En fin de deuxième heure, j’allais voire Mme Sbraggia qui me disait que le cours s’était parfaitement passé, les quelques points à améliorer ayant été corrigés.
Post a comment