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La neutralité

Durant la Semaine des langues ,lors d’une initiation à des langues faite par des élèves, deux d’entre eux présentaient l’arabe littéraire. Ayant appris cette langue lors de ma licence à l’université, je la maîtrise quelque peu. Alors que les élèves étaient au tableau et qu’ils présentaient l’arabe littéraire (ils n’avaient pas préparé de présentation ce qui rendait leur initiation improvisée et assez aléatoire), je décidais de les laisser s’exprimer sans intervenir pour respecter leur présentation. Dans la mesure où ils n’avaient rien préparé, ils ne savaient pas vraiment quoi proposer pour faire découvrir cette langue à Mme Sbraggia et à la classe. Passé un moment, j’ai décidé de les aider à structurer leur propos et leur donner des pistes pour qu’ils puissent par exemple montrer les particularités de la langue arabe et ses différences avec le français (écriture de droite à gauche, sons inexistants en français, etc). Lorsque les élèves ont vu que je savais écrire l’arabe, certains m’ont demandé si j’étais d’origine arabe voire même si j’étais musulman. À ce moment-là, je n’ai pas su quoi vraiment répondre dans la mesure où, considérant le devoir de neutralité comme fondamental, je ne voulais pas leur répondre si oui ou non j’étais d’origine arabe ou de confession musulmane pour ne pas que certains se pensent, selon ma réponse, plus ou moins proche de moi -à tort- et que des commentaires inadaptés ne soient dits. Ainsi, j’ai ignoré les questions avant de répondre aux élèves que ça ne les concernait pas. Avec du recul, j’aurais dû revenir sur ce point avec Mme Sbraggia afin de lui demander conseil sur la manière de répondre à ce genre de question. Plutôt que ne pas répondre, dire de quelle origine j’étais -sans aborder la question confessionnelle- aurait permis de désacraliser ceci, notamment dans la mesure où le contexte (présentation de l’arabe classique) s’y prêtait.